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20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 16:37


 



Ecrivain de  renommée internationale et journaliste, Boubacar Boris Diop a publié une bibliographie de très bonne facture, des romans devenus incontournables puisque étudiés, à notre grand bonheur dans les programmes universitaires. Nous citerons «  Les temps de Tamango » parus en 1981, « Les tambours de la mémoire »1990, « Les traces de la meute »1993, «  Le cavalier et son ombre »1997 et « Murambi, le livre des ossements »2000.

 

          En 2003, les Editions Papyrus  Afrique, sis au Sénégal, ont édité Doomi Golo, dernier roman de Boubacar Boris Diop, dont la spécificité est qu’il est écrit en wolof, langue africaine, sénégalaise précisément. Une première !... Et pour un coup d’essai,  chapeau Maître !

Pourquoi écrire en wolof ? Des précurseurs ont essayé de donner à nos langues africaines leurs lettres de noblesse. Un challenge dont nous récoltons les premiers fruits, ivres de bonheur mais conscients du fait que le chemin qui reste à parcourir est encore bien long…

Nous rappellerons le mérite de ces hommes là, qui, il y a plus d’un siècle, ont chanté les louanges de Dieu et transmis l’enseignement de son prophète Mohamed  en langue wolof. Ils nous ont légué de très belles poésies, saisissantes dans la beauté de leur conception pétries de sagesse africaine et de morale religieuse. Nous citerons, entre autres orfèvres de la langue wolof, Serigne Moussa Ka et son texte «  xarnu bi ».

Plus tard, des œuvres naquirent, profanes, modernes…de la littérature. Des écrivains ayant décidé de s’investir, des textes fleurirent : contes, recueils de poésie, pièces de théâtre, anthologies, nouvelles. Nous citerons pêle-mêle des icônes de la littérature wolof : d’abord Pathé Diagne qui a eu le mérite d’écrire une anthologie de classiques français traduits en wolof. Cette anthologie mériterait d’être revisitée et présentée à la jeune génération. J’avoue que j’ai  frémis en lisant Walt Whitman, Maïakovski, Senghor… en wolof. Cheikh Aliou Ndaw, quant à lui, est un romancier, un nouvelliste et un poète aux thèmes sociaux. Mame Yunus Dieng est aussi Nouvelliste. Elle a travaillé récemment sur le thème de l’eau pour les enfants en partenariat avec la SDE .Une initiative que j’ai saluée, heureuse de voir le cycle de l’eau, les stations de pompage, et d’épuration… expliqués aux enfants dans leur langue. Le célèbre Professeur Sakir Thiam a aussi ajouté sa pierre à l’édifice. A lui la pureté de la langue, les tournures d’antan, le maniement de la langue à la manière des puristes, le vocabulaire précieux, les proverbes, les maximes, la sagesse africaine, les différents registres de langue… Tout un art d’écrire qui met ses contes à la portée des petits tout en plongeant les adultes dans la philosophie et la réflexion.

 Que dire du Professeur Cheikh Anta Diop le monument, la référence ? J’ai l’impression, en revisitant ses écrits, qu’il a vécu deux siècles de vie pleine. Où a-t-il pu trouver l’énergie et le temps matériel pour produire une œuvre aussi colossale ? Nous lui devons une fière chandelle et notre devoir est de porter haut la flamme. Les générations à venir auront besoin de ce legs dont la valeur est inestimable. Je citerai enfin Arame Fall dont la rigueur et les travaux en outils de la langue wolof ont permis aux novices que nous sommes d’avancer à grands pas sur le chemin du progrès.

Un tel héritage est lourd pour la génération qui en reçoit le don tant le challenge est important .Il est de plus en plus évident que les africains ont décidé de reprendre en main les rennes de leur destinée. Ce continent, nous le construirons envers et contre tout.

 Boubacar Boris Diop n’a pas su rester insensible à cet aspect du problème. Nos langues doivent être revalorisées. Elles sont tout aussi riches que n’importe qu’elle langue! Nous l’avons démontré. Il faut maintenant une bonne politique pour leur vulgarisation mais aussi un investissement personnel de la part de tous ceux qui ont reçu le don de l’écriture en partage. Ces derniers, dont le talent a été mondialement reconnu,  ont LE DEVOIR  de mettre en avant cette langue qui est la nôtre en produisant des œuvres de bonne facture dans cette langue. Son séjour au Rwanda été un déclic : l’Afrique meurtrie, les génocides, la Francafrique…Comment se taire ? Il faut parler…Au peuple, dans SA LANGUE… Et il a franchi le pas dans Doomi Golo.

 Comment résumer ce roman ? Ngiraan Faye, personnage principal est un vieillard qui, sentant sa mort prochaine, décide d’écrire à son petit fils émigré depuis de longues années au pays des blancs. Sept livres dans lesquels il s’épanche, conseille, rappelle le passé, et explique les causes profondes du chaos que nous vivons. Il en fait aussi une sorte de chronique de la vie courante, relatant les événements, déversant sa colère, son amertume, sur les pages des cahiers qui s’entassent. A sa mort, le fou du village prend la relève. Qu’est ce que la folie ?

Un roman pétri de sagesse africaine qui se lit d’une traite, passionnant de la première à la dernière ligne. Le must ? C’est qu’une fois la dernière page tournée, on y replonge afin de relire certains passages, s’en imprégner, réfléchir à un proverbe, une maxime, une phrase bien tournée et …on n’en sort plus…




LES PETITS DE LA GUENON
VERSION EN LANGUE FRANCAISE DE DOOMI GOLO



 

Paru aux Editions Philippe Rey (France), le livre est disponible depuis le 20 Aout 2009  en France.

La traduction de ’’Doomi golo’’ a été assurée par l’auteur lui-même.





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19 décembre 2008 5 19 /12 /décembre /2008 15:54

 

 




Bibliographie
 

 

I.                    ROMANS :

                                

·        Le bain des reliques : Paris- Khartala- 1988

           Collection lettres du Sud

·        Elle, au printemps : Saint Maur – Sépia- 1996

·        Hénoy- Fragments en écorce _ Belgique – Editions Luce Wilquin – 1998

·        Lalana – Paris – Aube – 2002

·        Juillet au pays – Bordeaux – Editions Elytis 2007

 

II.                 NOUVELLES :

 

·        Dadalé – Recueil de trois nouvelles ( Dadalé / Le voyage / Complainte d’un naufragé) –Paris- Khartala Collection lettres du sud – Grand prix de Madagascar décerné par l’Adelf

·        Dolorosa – Revue Noire

·        Elle lui a dit un jour – Amina

·        Bozy, Andevo_vavy- Les chaines de l’esclavage – Paris – Florent Massot

·        The ballad of a shipwreek – King Adele

 

 

Biographie

 

 

·        Michèle Rakotoson est née à Antananarivo (Madagascar).

·        Le milieu est bourgeois et fortement marqué par le protestantisme et les Quakers.

·        Elle a effectué sa scolarité au lycée Jules Ferry.

·        Son père était journaliste.

·        Sa mère bibliothécaire.

·         Son grand-père était médecin .

·        Elle quitte Madagascar en 1983 pour des raisons politiques

·         A Paris, elle obtient un DEA en Sociologie.

·        De 1983 à 1990 elle a collaboré :
- aux revues Théâtre Sud, Baraka, Afrique-Antilles Magazine, Jeune Afrique Magazine,
- aux émissions radiophoniques Mille Soleils (RFI), Antipodes (France Culture),
- à la Télévision dans le cadre du Magazine culturel Obsidienne de RFO-AITV.

·        Elle a été responsable du Concours les Inédits de RFI-ACCT.

·        Boursière du Centre National des Lettres en 1988.

·        Boursière de l'Institut International du Théâtre en 1989.

·         Résidence d'écriture à l'Université de Providence (USA) en 1990.

·         Journaliste et d'écrivain à la radio (RFI et France Culture) et à la télévision (RFO).

·        Professeur de lettres Malgaches

Conceptrice et coordinatrice du projet Bokiko ( un projet d’incitation à la lecture et de relance de l’édition à Madagascar)
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18 décembre 2008 4 18 /12 /décembre /2008 10:15

         

 Le Triangle :

 

C’est un symbole panafricain. On le retrouve sur toute l’étendue du continent. Il fait référence au chiffre trois.

·        Equilatéral, il est associé à la Terre, à la Divinité, à l’harmonie, à la proportion. 

·        Rectangle, il symbolise l’Eau.

·        Isocèle, c’est le Feu.

·        Par contre, c’est l’Air lorsqu’il est quelconque.

·        Le double triangle équilatéral juxtaposé pointe contre pointe est l’image de l’équilibre binaire qui compose la vie: la terre et le ciel, l’homme et la femme, l'eau et le feu…

·        Quand le triangle pointe vers le haut, il symbolise la masculinité, le feu. Il est souvent associé au soleil.On le dessine parfois avec des rayons solaires sur les côtés.

·        Il symbolise la femme lorsque la pointe est dirigée vers le bas, c’est la fécondité, le réceptacle. En Egypte, il était sensé représenter le delta du Nil…

 

   Le Carré :             

    

           Des carrés qui alternent en clair et en foncé : il s’agit de l’image idéale d’une société harmonieuse et solidaire.

 

Le Cercle :

 

·        Il relie ou isole selon le cas.

·        L’espace en son milieu est récepteur de l’influence divine, symbole de protection.

·         Le demi cercle est aussi symbole solaire universel. 

·        Lorsqu’il est entouré d’une spirale de cuivre rouge, il est le symbole de la lumière, du verbe, de l’eau, du sperme, de tous les principes fécondants.

·         Il peut aussi représenter la calebasse, considérée comme un symbole féminin.

 

 La Terre : Elle est représentée par un cube.

 

  La Pyramide : C’ est le symbole du feu !...

 

 









Le Cauris
 : 

 

·        Il vient des Iles Maldives, dit on…

·        Il existe depuis plus de trois mille ans !

·        C’est la plus ancienne monnaie des chinois.

·        Elle aurait été amenée chez nous, en Afrique par les commerçants arabes.

·        Mais on en ramasse aussi sur certaines côtes africaines comme par exemple, pas loin de nous, au Nigéria.

·        On l’a utilisé comme monnaie à l’époque de l’empire du Ghana, de celui du Mali et du Songhoî. 

·        Il a aussi une valeur religieuse en Afrique Noire. Les prêtres, les chasseurs, les porteurs de masques ont des vêtements recouverts de cauris lors des cérémonies dans les bois sacrés. 

·        Ce coquillage à la forme ovale et douce, légèrement entrouvert par une fente médiane, est symbole de fécondité, donc de richesse parce qu’il représente le sexe féminin. On l’utilise lors des rites de fécondité. Vu de dos, il représente le ventre d’une femme en grossesse. On le dessine sur les greniers, les cases mais aussi les tissus.

 

        

Ect…

 

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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 13:53

_ Pourquoi à cette période?

 

_ Mais l’Amérique avait été découverte, Joe! Les européens exterminèrent presque toutes les populations qui y vivaient, des indiens. Ceux-ci, ne pouvant supporter les pénibles travaux des plantations, se laissaient mourir. Il fallait de la main d’œuvre pour les remplacer. La traite des esclaves noirs remplaça peu à peu celle des produits naturels.

 

_ Ah! Nous y voilà donc! Et qui vendait les esclaves? Dis…

 

Joe s’était redressé, accusateur. Il semblait avoir attendu cette occasion depuis longtemps et jubilait à l’idée quelle se présentait enfin.

 

_ Ecoute… Je te vois venir…Je te dois encore quelques informations capitales. L’Afrique a été le théâtre d’un commerce très florissant, tu le sais.... La légendaire route de l’or a vraiment existé. Je t’ai parlé de mon expérience des caravanes… Pour transporter toutes ces marchandises, il fallait des hommes. Un trafic naquit ainsi insidieusement, dirigé par des esclavagistes arabo-berbères. On y trouvait des enfants qui étaient destinés à faire office de valets ou de servantes dans les cours européennes ou c’était la mode. Les femmes les plus attirantes allaient  dans les harems d’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient. Les hommes, quant à eux, servaient de porteurs, étaient recrutés dans les armées en Egypte, en Turquie et en Arabie. Ils étaient parfois émasculés et servaient d’eunuques dans les cours princières. La déportation de populations hostiles à l’islam aussi fut très importante.

Ce commerce d’esclaves concerna plus de quatre millions d’âmes noires et se déroula sur notre continent avant la traite destinée à l’Amérique. Des esclaves furent vendus dans les grandes cités d’Oman, de Djeddah, de la Mecque mais aussi jusque dans l’empire de Chine et de la Russie. L’esclavage a fait plus de dégâts que l’on veut bien le dire. La traite vers les plantations d’Amérique prit par la suite l’ampleur que tu sais… Ta famille en a largement fait les frais.

 

_Pourquoi accuser l’homme blanc, vouloir le rendre responsable de tous nos maux si le commerce des esclaves était dans les mœurs africaines? Qui donc remplissait les navires? Vous avez échangé vos Frères contre des fusils, de la pacotille et de l’alcool. Vous avez favorisé le pillage et le transfert de nos richesses !...

 

Le jeune homme frémissait de colère.

 

_ Oui, je te le concède. L’Afrique a sa part de responsabilité dans ce drame humain. Elle en a supporté les conséquences: les armes et l’alcool dépravaient les hommes. Partout sévissait la guerre. Les prisonniers étaient vendus comme esclaves. La désorganisation sociale était totale. Pendant ce temps, l’Europe et l’Amérique s’enrichissaient. Notre Terre Mère elle, poursuivait sa descente aux enfers. Mais, tu as m’a écouté déclamer tout à l’heure la Manden Kalikan. L’empire du Mali a été le premier à déclarer l’esclavage illégal et à l’interdire. Ce sont les premiers abolitionnistes de l’histoire en fait…

 

_ Qu’est ce qui vous donne donc le droit de nous juger Biram? Vous avez vendu vos frères pendant quatre longs siècles. Dois je te raconter la souffrance, la peur, les privations, l’humiliation quotidienne, l’asservissement et la dégradation progressive de l’estime de soi face à l’horreur? On ne me l’a pas raconté. Je l’ai vécu dans ma chair et dans mon sang. Nous avons été brimés pendant quatre siècles pendant lesquels vous avez commercé avec l’homme blanc, à perte d’ailleurs, stockant armes, alcool et pacotilles. L’homme blanc vous narguait, transférant chez lui nos richesses que vous lui serviez sur un plateau d’argent. Où donc étaient les mânes des ancêtres? Je ne veux pas blasphémer, je veux juste comprendre pourquoi j’ai été sacrifié et à quel autel, je vous prie...

Quatre siècles de guerres intestines, de tueries… Qui êtes vous donc pour vous permettre de nous juger? Vous n’avez pas levé le plus petit doigt pour que la traite s’arrête. Vous vendiez, encore, toujours plus, vous enfonçant de plus en plus loin dans le continent pour fournir la marchandise. Le comble est que vous ne vous êtes même pas enrichis! N’est ce pas une misère My God? Ce sont des blancs qui se sont levés, compatissant à nos souffrances, ils se sont battus à nos côtés pour nous libérer du joug. Où étaient les africains, dis? Où?!...

 

Joe parlait de plus en plus fort, déversant sa bile. Brahim, immobile, l’écoutait de tout son être. Joe poursuivit:

 

_ Nous avons décidé de rentrer après l’abolition de l’esclavage au lieu de rester sur place nous battre pour revendiquer les droits qui sont les nôtres. D’autres frères sont restés et se battent au quotidien avec acharnement. Dieu les assiste. Et nous aussi qui avons opté pour l’Afrique. A tort ou à raison? Je ne sais… Toujours est il qu’ici, nous sommes chez nous! De quel droit vous prévalez vous pour nous considérer comme des parias? Vous nous devez des excuses, publiques. Vous devez reconnaître devant la terre entière que vous êtes fautifs et favoriser notre réintégration sur la terre de nos Pères. Nous prendrons cette place qui est la nôtre envers et contre tout. Arrêtez de nous juger. Arrêtez de nous toiser du haut de votre piédestal en sucre!….

 

Il se tut, épuisé par sa longue tirade dite avec fougue et colère. Saisissant la calebasse contenant l’eau, il but de longues rasades. Biram, songeur, se dit que les mânes ne s’étaient pas trompés. Ce jeune garçon en avait à revendre et, à coup sûr, il pourrait assumer des missions dans l’avenir. De la bonne graine… Son attitude sereine calma Joe qui se détendit peu à peu. Le silence fut rompu par Biram qui dit:

 

_ Le travail nous attend mon frère, la route est longue et parsemée d’obstacles de toutes sortes.

 

_ J’en suis persuadé. Il faut que j’aille rejoindre Willy. Le soleil doit déjà être très haut dans le ciel.

 

Ils se levèrent. Joe, des yeux, fit le tour de la case et se promit de revenir souvent. Ce temps d’échange lui avait plu et il était content d’avoir pu déverser sa bile. Le comportement des autochtones l’agaçait au plus haut point et c’était

la première fois qu’il extériorisait son malaise. Il sentait que la situation allait évoluer en empirant car le dialogue n’existait pas entre les deux communautés qui se côtoyaient et se supportaient tout juste. Que leur réservait l’avenir? Il frémit en pensant aux conflits blancs/noirs en amérique. Devront ils à nouveau se battre, affronter des frères de race?

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18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 17:34

Fascination morbide pour l’arsenal de la marine nationale et l’embarcadère Dakar / Gorée. Pèlerin éperdu, je hante ces lieux tourmentés squattés par une foule d’âmes en colère. Les photos y sont toujours exposées, même si elles sont invisibles pour le commun des mortels. Elles sont là, elles pleurent et accusent. Certaines crient vengeance. Ces âmes refusent de s’en aller, choquées, prenant le ciel à témoin.

 

          Je déambule en ces lieux solitaires, endeuillée et débordant de haine, de cette haine qui suinte de tous les pores des naufragés affichés. Marché de l’embarcadère! Tant d’âmes en colère autour des étals et sur le quai, face à la mer! Qui pourrait me croire si je raconte ce que je vois? On me prendrait pour la folle que je deviens. Aussi, garderai-je mes réflexions et commentaires pour moi. Je n’ai personne avec qui partager l’horreur de mes jours. Situation délicate. Je vois des hommes, des femmes, je les entends, mais mon enveloppe physique fait que je ne peux communiquer avec eux.

 

 

          Je suis, comme qui dirait, devant un écran géant sur lequel évoluent les personnages de ce drame. Je n’ai aucune prise sur les événements et en parler risquerait de précipiter le naufrage de ma vie, rapiécée tant bien que mal. Que faire? J’erre muette, portant en moi l’horreur.

 

  _Paix Sitoe Joola. Paix. La paix soit avec toi.

 

        Mes pas me portent souvent au Niwa, restaurant de l’embarcadère Dakar– Gorée. Il a pour moi l’avantage de se trouver à quelques encablures du marché et d’être à l’étage. J’y contemple le port, les bateaux qui vont et viennent sur la mer paisible et polluée. J’essaie de comprendre. Comment un bateau a-t-il pu se renverser en quelques minutes comme une noix de coco? Je scrute ces monstres énormes amarrés au quai. Qu’est ce qui a bien pu se passer? Essayer de comprendre malgré ma méoire qui déraille. Des spécialistes sont passés à la télévision, des articles ont paru dans les journaux, il y a eut le rapport de l’enquête demandée par le Président de la République…

 

       J’essaie de remettre en ordre le puzzle de toutes les informations glanées ici et là. Cocktail explosif! Il y a des moments où je refuse d’accepter la réalité, d’admettre l’évidence. Ils ont tué par laxisme, par… trouver des mots qui exprimeraient ma haine et ma colère… De la fabrication du bateau à son naufrage, que d’irrégularités, de fautes graves… Il y a une foule de fautifs car chacun l’est selon son degré de responsabilité dans la chaîne, une foule d’assassins!

 

       Les images du bateau à son départ de Karabane me hantent, me persécutent. J’y étais pourtant. J’étais dans le ventre du monstre sans me douter un seul instant du malheur qui allait survenir. Comment a-t-on pu laisser partir ce bateau surchargé qui déjà n’était plus stable à vue d’œil?

 

           Sur mon poste de télévision, je me suis passée et repassée le film de ce départ réalisé par un amateur. J’essaie de comprendre, mais en vain? D’où cette attraction qu’exerce le prt et ses bateaux sur moi. Que faire? Que dire? J’erre impuissante, couvant ma folie.

 

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J 'ai reçu plusieurs questions oncernant les statistiques et la visibilité du site.  Je consens donc à faire un compte rendu quotidien et en profite pour remercier du fond du coeur tous mes lecteurs et ceux qui, par leurs contributions et commentaires publiés ou pas, m'aident à me corriger et à en améliorer le profil.

Il a été Créé le 15 Novembre 2008 ... A ce jour, 07 Mars 2013, il y a eu:
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Mme Marie Louise SOCK vous annonce l'ouverture du blog consacré à ses activités professionnelles. Le Cabinet de consultance LES LAURIERS  est une structure qui intervient dans le volet EDUCATION.

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AGENDA



 

 

L'ASSOCIATION DES AMIS DE LA NATURE DE L'UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ORGANISE UNE JOURNEE DE L'ENVIRONNEMENT LE MERCREDI 08 JUIN A L'UCAD.

 

PROGRAMME:

- EXPOSITION SUR L'OEUVRE DE MICHEL ADANSON

- CONFERENCE SUR LE THEME: LES PLANTES MEDICINALES, MYTHES, CROYANCES, VERTUS ET MEFAITS.

 

 

 

 

 

L'harmonie et la beauté d'un jardin résident dans la diversité de ses fleurs, couleurs et parfums. De la sorte, la beauté de l'humanité réside dans la diversité de ses peuples, de ses couleurs, de ses langues. Telle est la vision des artisans de la paix, pour qui les différences sont une nécessité de vie.


Cheikh Abdoulaye DIEYE ( International Sufi School)






Love will be a colour
Behind a small door
When heart knocks your soul
In love you may fall

Busard























" Si la poésie n'a pas bouleversé notre vie, c'est qu'elle ne nous est rien. Apaisante et traumatisante, elle doit marquer son signe; autrement, nous n'en avons connu que l'imposture."
Andrée Chédid





' Ecrire, c'est très dur, avec de grandes fenêtres de joie "
Andrée Chédid









" ALLER ME SUFFIT "
René CHAR






Sortie le 5 novembre du dernier livre de Dominique de Villepin: "Le dernier témoin", publié chez Plon.


Né d’une conversation de l’auteur avec le cinéaste Luc Besson, ce conte philosophique rapporte l’histoire du survivant d’un incendie planétaire : un arbre qui prend la parole pour transmettre l’histoire de ce qu’il a connu:

"La Terre a été ravagée par le feu. Tout, désormais, est recouvert de cendres et les rares êtres qui subsistent encore n'ont plus grand-chose d'humain.

Seul indice de la splendeur du monde passé, un arbre règne sur les vestiges d'une ville morte. Il est le dernier témoin de ce qu'a été l'humanité et, au milieu du silence, il prend la parole : dans ce monde perdu, il veut sauver ce qui peut encore l'être, et transmettre leur héritage à ces hommes qui n'en sont plus.

En racontant son incroyable destin - indissociable de l'histoire du monde -, l'arbre va tenter de faire comprendre au peuple de cendres ce qu'est la vie et lui rendre ainsi son humanité."

 

En savoir plus sur la bibliographie de l'écrivain DE VILLEPIN ?

Voir SVP article le concernant.










Mme Marie Louise SOCK vient de créer un blog pour l'entreprise " LES LAURIERS" : Management des écoles _ Conseil _ Formation des enseignants.

Si vous désirez le consulter, cliquez sur le lien ci dessous SVP.

   http://leslaurierscosultance.over-blog.com


                                        







Parution le 20 Aout 2009 du nouveau roman de Boubacar Boris Diop.


'Les Petits de la Guenon" est la version française "Doomi Goolo "  publié en 2003 par les éditions Papurus de Seydou Nourou Ndiaye. La version française est l'oeuvre des éditions Philippe Rey (France)

Vous trouverez dans ce blog trois articles sur l'écrivain Boubacar Boris Diop... Bonne lecture...












UNIVERSITE GASTON BERGER DE SAINT LOUIS



 


CENTRE DE RECHERCHES ET DE DOCUMENTATION DU SENEGAL (CRDS)

 

INVITATION

 

 

La Directrice et le personnel du CRDS vous convient à la conférence sur « De l’actualité de la réflexion philosophique », animée par Monsieur Amadou Alpha SY, Ecrivain, professeur de philosophie Conseiller Pédagogique au Pôle de Formation de Saint-Louis.

 

Mercredi 3 juin 2009 à 15h 30

Lycée Ameth FALL

 

 

 

 

 

 Pont FAIDHERBE de Saint Louis


















 









AGENDA LITTERAIRE ET CULTUREL: Festival du conte à Gorée du 10 au 17 Mai

CF. Article

Cf. Programme sur Dakar et Gorée























 Quand le chant de l'oiseau perce dans le silence
Et que pèse sur lui un vide bien réel
Pleure son âme prise à l'étau de l'absence
Recherchant dans les trilles un petit coin de ciel
L'Oiseau
























 SPLEEN...

Parfums capiteux senteurs enivrantes

Images enfouies dans les replis de ma mémoire

Palimpseste

Sur ma table un Christ

Larmes de sang écarlates

Front pâle lèvres exsangues

Attente

Et le temps d’égrener son long chapelet d’ennui

Et le globe de valser

Et moi de tituber d’ivresse

Flirtant avec le vide

Et j’ai crié ton nom

Crié ma peur 

Tandis qu’hurlait l’écho !

 

Dis, sais tu la couleur du vent

Quand souffle le blues ?

LOU




















  " Au plus fort de l'orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer. C'est l'oiseau inconnu. Il chante avant de s'envoler."
Les Matinaux(1950)_ René Char




















   "Comment vivre sans inconnu devant soi?"
Fureur et Mystères(1948), Le poème pulvérisé_ René Char
















 " Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront."
Les Matinaux(1950)_ René Char



















   Je n'ai pas peur, j'ai seulement le vertige. Il me faut réduire la distance entre l'ennemi et moi. L'affronter horizontalement."
Feuilets d'Hypnos(1946)_ René Char




















"Le poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir."
Feuillets d'Hypnos(1946) René Char
















 " C'est bien la pire peine de ne savoir pourquoi, sans amour et sans haine, mon coeur a tant de peine".
Paul Verlaine











 La croisade des enfants

"Pourra t on un jour vivre sur la terre sans colère, sans mépris, sans chercher ailleurs qu'au fond de son coeur la réponse au mystère de la vie? Dans le ventre de l'univers des milliers d'étoiles naissent et meurent à chaque instant où l'homme apprend la guerre à ses enfants."
Jacques Higelin















" Acculmule puis distribue. Sois la partie du miroir de l'univers la plus dense, la plus utile, la moins apparente."
René Char