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22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 21:28

 

AWESOME ! 

 

HAVE FUN AND ENJOY ALL PERFORMANCES !

 

 

 

 

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HAVE FUN !

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 05:22

 

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Le  Sénégal et la Côte d'Ivoire, deux pays frères vont accueillir l’édition 2011 de la caravane du conte.

  

 Du 28 novembre au 3 décembre 2011 au Goethe-Institut et au centre culturel Blaise Senghor de Dakar auront lieu le « ndajey leeb ou les rendez vous du conte dont  les objectifs sont

-        « jeter un pont entre l'oralité et la société marquée par l'écrit »,

-        « préserver et de rendre accessible les connaissances orales ».

 

 

Au programme,

-        un séminaire de formation sur « l'enseignement du conte de l'élémentaire au secondaire » pour les enseignants,

-       des spectacles de contes

-       des tables rondes avec des thèmes majeurs comme « Conte et Cohésion Sociale » et                « Comment faire le lien entre l'oralité et l'écrit »

 

 

 Des conteurs d'une grande renommée seront présents à ce festival

-        Julia Klein (Allemagne)

-       Taxi Conteur (Côte d'Ivoire) de son vrai nom, ADAMA ADEPOJU

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-       Massamba Guèye Professeur de lettres

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-        Dieynaba Guèye  http://gingimbre.over-blog.fr/article-30320350.html

 

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-        Lamane Mbaye, Professeur de lettres

-        Matar Diouf

-        Mame Daour Wade, cineaste, ecrivain

 

 

 

 

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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 23:13

   TROIS CONTRIBUTIONS D'INTELLECTUELS AFRICAINS

  

 

   kadhafi.jpg

  

Il était une fois, Kadhafi (Par Souleymane Jules Diop)

   Par Souleymane Jules Diop | Seneweb.



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Les images que j’ai vues sont insoutenables, et les mots pour dire ma peine me manquent.

J’ai visité la Libye pendant un mois il y a plus d’une décennie et rencontré son Guide à plusieurs occasions. Je me souviens d’une jeunesse éduquée et dynamique, d’un peuple composé presqu’à part égale de noirs, d’arabo-berbères et de métis qui vivaient dans une parfaite harmonie. Le racisme n’y avait pas cours et les principaux collaborateurs du Guide libyen étaient des noirs.

 

 Aux antipodes du patriarcat qui a encore cours dans de nombreux pays arabes, les femmes avaient dans celui-ci les mêmes droits que les hommes, assumant les plus hautes charges dans l’armée comme dans le pouvoir. Leur chef suprême, il est vrai, a imposé pendant plus de quatre décennies son socialisme à l’africaine condensé dans un livre vert vénéré comme une Bible. On ne pouvait pas visiter la Libye sans se sentir dans un Etat policier.

 

Mais les libyens s’en réjouissaient tant qu’il pourvoyait à leurs besoins et assurait leurs dépendances. En moins d’un demi-siècle, ce vaste territoire désertique a été transformé en un pays moderne avec une belle capitale que me rappelait Franckfort. Ses étendues de dunes ont été tapissées de cours d’eau, de lacs et de fleuves artificiels pour en faire une des plus grandes réussites  agricoles au monde, exportant ses excédents vers l’Europe. Des travailleurs venus de toute l’Afrique y gagnaient leur vie sans discrimination. Ils étaient parfois soumis aux accès de colère de leur bienfaiteur, mais ce n’était jamais pour longtemps. Il était souvent bien loin au cœur du désert, se contentant d’une natte sous une tente, se nourrissant de dattes et de lait frais, obligé tout le temps de changer de gîte, sous la menace des attentats.

 

Quoi que nous puissions penser de lui, le Guide libyen a aidé de nombreux pays africains

 et des mouvements nationalistes à se libérer du joug colonial ou de la dictature. Il était

 profondément révolutionnaire et quand personne ne voulait voir Mandela, entendre parler

 de l’Anc, il l’a soutenu, entraîné ses hommes pour libérer l’Afrique du Sud, comme il a

 soutenu de nombreux opposants africains à leurs débuts. Il a formé à Benghazi le premier

 groupe de calots bleus qui composent encore la garde rapprochée de l’opposant

 Abdoulaye Wade.

 

Son côté mégalomane dominait certainement, mais il était ostensiblement panafricaniste,

 partageant les fruits du pétrole libyen avec de nombreux peuples africains, changeant la

 face de nombreuses capitales africaines par le financement d’infrastructures majeures ;

 nommant la salle où nous avons tenu la première rencontre qui devait lancer l’Union

 africaine « Ouagadougou 

 

  Je l’entends encore se déclarer africain, dire son amour pour l’homme noir,sa fierté d’être

 africain, pressant les chefs d’Etat à signer l’acte de naissance de l’Union africaine. Le

 panafricanisme a perdu un militant, certes controversé , mais un militant quand même.



Depuis le déclenchement de la rébellion, je n’ai pas vu les cachots avec des opposants

 apeurés aux côtes charnues, je n’ai pas vu les tonnes de viagra qui avaient semble-t-il été

 commandées pour perpétrer des viols collectifs. Je n’ai vu nulle part, dans les villes

 conquises, des femmes ou des enfants se plaindre d’exactions de la part des hommes de Kadhafi.

J’ai vu quelques accusations qui n’ont pas été étayées. Mais de la part du Cnt, cette

 organisation composite formée dans le bureau de Nicolas Sarkozy, j’ai entendu et vu les

 preuves de tortures contre les hommes de ma race, accusés sans preuve de soutenir

 Kadhafi, emprisonnés pour le seul motif qu’ils sont noirs de peau. 

  

Kadhafi n’était donc pas le dictateur abominable que l’on nous présentait. S’il l’a été, ceux

 qui prétendent libérer la Libye de son joug le sont autant que lui, puisqu’ils se réjouissent

 de la fin d’un homme mort torturé. Ils ont entamé leur marche sur Tripoli par l’assassinat

 de leur général. Ils la terminent par l’exécution sauvage de l’homme qu’ils vénéraient

 comme un Dieu, contre lequel ils ne se seraient jamais dressés s’ils n’avaient pas la

 promesse que

 leurs actes passés resteraient impunis. Les images de la mort de Kadhafi sont

 insoutenables de cruauté. L’affaire n’est pas encore évoquée, mais ils ont fait disparaître

 des milliers de missiles sol-air, trafiqués dans la sous-région par toute sorte

 de marchands d’armes et d’intermédiaires véreux. Ils ont pris, ces mercenaires du Cnt, un

 homme digne, qui avait la foi en son pays et était en droit de défendre son régime contre

 une invasion étrangère. Il avait le droit d’être jugé, pas d’être tué.

 

 

SJD

   

   

   

   

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Calixthe Beyala après la mort de Kadhafi : « L’Afrique pleure, Sarkozy rit »

   

Kadhafi est mort ? Peut-être. L’Afrique est morte ? La Grande Afrique, une et indivisible ? Sûrement ! Elle s'en est allée en ce triste jour du 21 octobre 2011, avec le seul qui la portait sur son coeur, dans ses tripes !

Elle s'en est allée avec celui-là, digne fils de son peuple qui suppliait les chefs d'Etats larbins de construire une grande armée africaine, une grande industrie africaine, de s'unir pour être plus forts devant les autres grands groupes du monde. Et je pense que jamais, la tristesse ne m'avait autant habitée. 
Pour moi qui l'ai connu, qui l'ai soutenu dans différents sommets où il essayait de raisonner ses pairs sur la nécessité de bâtir cette Afrique pour le bienfait des générations futures. Je me souviens des sourires hypocrites et goguenards de ces lâches, ces contremaîtres qui se disent Présidents tournant en rond, renvoyant en permanence à demain, l'urgence… Parce que leurs Maîtres leur avaient demandé de ne pas accepter l'idée cette Afrique unie et lumineuse, riche et fière, cette Afrique tout en rêve splendide kadhafiste."

Kadhafi est mort, assassiné par Sarkozy-BHL et leur coalition de fascistes ! Oui, il est parti… L'Afrique est orpheline. L'Afrique a perdu son père. Et l'Afrique pleure cette mère Libye. Et l'Afrique pleure… Et ses tonnes de larmes déversées formeront peut-être une rivière qui reviendra peut-être reverdir les tombes, les tombes encore, des milliers de morts, des martyrs, ceux-là qui pensaient qu'il valait mieux mourir que vivre assujetti !

 

L'Afrique pleure ; Sarkozy lui a ôté l'essence de sa vie ! L'Afrique pleure les

 meurtres perpétrés par Sarkozy ; Sarkozy dorlote la nouvelle-née de sa  femme Carlita

… Sarkozy rit et se réjouit de la mort de l'Afrique… Sarkozy rit et se réjouit de la

 naissance de sa fille…

  Tandis que les larmes salées de l'Afrique tournoient autour des joues des femmes

 africaines devenues folles de douleur ; et ce chagrin coincé entre les pupilles des

 hommes honteux de n'avoir pas su protéger leurs terres, de n'avoir pas su se battre pour

 leurs familles, apeurés sans doute que Sarkozy-BHL se fâchent et distribuent d'autres

 bombes toutes aussi meurtrières..."

… 
Apeurés pour rien, pour tout, ignorant qu'il conviendrait de ne pas avoir peur

 de mourir car un homme indigne n'en est plus un, car un homme castré n'en

 est plus un, car vaut mourir que de vivre dans l'indignité !


Et Kadhafi l'avait compris… Et Kadhafi l'avait senti, sans doute choisi par les

 Dieux, cet homme exceptionnel, savait qu'il valait mieux vivre auprès des

 Dieux dans la dignité que cette insupportable honte qui submerge l'Afrique

 incapable…


Et Kadhafi l'avait compris, lui si fier qu'il nous couvrait de ce trop-plein de

 fierté... Qu'allons donc devenir, sans sa subtilité politique, sans cette

 vision grandiose qui s'en allait au-delà de lui ?


L'Afrique est morte avec Kadhafi ? Peut-être pas… Peut-être prendre un thé

 et penser à quelque chose de beau, penser et se dire que tout n'est pas fini,

 que peut-être demain en s e réveillant, le monde aurait changé parce que

 l'homme africain aura changé


Penser au beau à venir même s'il ne s'agit que d'un rêve… penser que réunir

 la diaspora Africain-française est déjà beaucoup, que cette petite touche

 pourrait être un peu d'espoir dans ce monde où l'homme africain n'est pas,

 où la femme noire n'est pas, où le racisme géopolitique sarkozyste décide

 que finalement la vie d'un Africain ne compte pas. Ou si peu. Qu'il peut

 décider de  qui doit vivre.

 

 

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Libye : Le sang du lion et le festin des rats

   Par Bahar Kimyongür | Le Post | Samedi 22 octobre, 2011

 

 

 

source: Le Post

 

 

Syrte ou la Stalingrad du désert, aura résisté de tout son sang contre la

 barbarie céleste de l’OTAN et ses mercenaires indigènes. Au milieu de ruines

 fumantes de la ville martyre, un lion est mort. Un lion qui, de son vivant

 comme dans sa trépas, aura rendu sa fierté à sa patrie, à son peuple, à son

 continent et à tous les damnés de la terre.

 

Autour de son corps agonisant, tels des rats affamés, les barbares du CNT et

 de l’OTAN se sont disputés des lambeaux de sa noble chair.


 
« C’est nous qui l’avons achevé » clament les rats du Shape et de l’Elysée.


 
« Non, c’est nous. » rétorquent les rats indigènes.
 
Le corps lacéré de Kadhafi, c’est la Libye lacérée, donnée en pâtures à

 l’OTAN et au CNT.

 

La Libye de Kadhafi était un pays fier. Ses citoyens ne devaient pas

 quémander l’aumône à la porte des seigneurs européens.


 
La Libye de Kadhafi était un pays prospère. Elle était l’Eldorado de toute

 l’Afrique. Un pays de cocagne assurant le plein emploi.
 
La Libye de Kadhafi était un pays paritaire. Les femmes étudiaient et

 réussissaient mieux que les hommes. Les femmes décidaient. Les femmes

 dirigeaient. Les femmes combattaient.
 
La Libye de Kadhafi était un pays généreux. Ecoles gratuites munies

 d’équipements les plus modernes. Hôpitaux gratuits ne manquant de

rien. Cette Libye a entre autres, financé RASCOM 1, un satellite de

 télécommunications qui allait permettre à tous les Africains de téléphoner

 quasi gratuitement, eux qui payaient les tarifs téléphoniques les plus chers

 au monde. L’Europe avait été jusqu’à coloniser les réseaux de communication

 africains, forçant le continent à verser 500 millions de dollars par an pour le

 transit vocal des Africains sur ses satellites.
 


La Libye de Kadhafi était un pays solidaire. Dotée d’un ministère chargée de

 soutenir la révolution mondiale, cette Libye a accueilli à bras ouverts tous

 les résistants du monde, a financé d’innombrables mouvements de

 libération :

 Black Panthers, militants anti-Apartheid, résistants chiliens, salvadoriens,

 basques, irlandais, palestiniens, angolais. Habités par leurs fantasmes

 primaires, des journaleux européens ont rapporté que des snipers féminins

  des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) avaient été enrôlés

 par Kadhafi. Pure intox. En revanche, les guerriers du mouvement de

 libération du Sahara occidental, le Front polisario, protégeaient bel et bien

 Tripoli de la barbarie de l’OTAN/CNT. 

  
La Libye de Kadhafi a fait l’expérience de la démocratie directe. Kadhafi

 rassurant. La population était encouragée à débattre et à choisir sa destinée

 à travers les Comités populaires. Pas besoin de parlement ni de parti



Hélas, la Libye de Kadhafi n’est pas parvenue à faire vivre une démocratie

 durable. Les luttes personnelles ont pris le dessus sur les intérêts collectifs

. Comme bien des révolutions, la Libye de Kadhafi a connu sa

 dégénérescence idéologique et son cortège de souffrances et d’injustices.
 
La Libye de Kadhafi n’est pas parvenue à instaurer la concorde entre clans et

 tribus de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque.  


 
La Libye de Kadhafi a cru que seule la force viendrait à bout des djihadistes

 endiablés d’Al Qaida, des opportunistes et des renégats pro-occidentaux.
 
La Libye de Kadhafi a tenté de briser son isolement international, pensant

 que les rats de l’Elysée, du 10 Downing Street, du Palais Chigi ou de la

 Maison Blanche viendraient manger dans sa main. Ces rats se sont en réalité

 sournoisement glissés dans la manche de sa tunique. Ils ont saisi l’occasion

 pour infiltrer son pays, le saboter, le ruiner et le pomper pour un siècle.


 
A présent, les rats d’Europe et les rats du CNT étanchent leur soif dans la

 crinière du lion.

 
Mais le lion s’est dérobé à leurs griffes pour rejoindre Lumumba et Sankara,

 les autres enfants martyres de l’Afrique héroïque.


Buvez, hordes de lâches, buvez ! Que son sang brûle vos entrailles comme le

 Zaqqoum !

 
Pleurez patriotes libyens pleurez ! Que vos larmes engloutissent vos

 bourreaux  et leurs armées !

  Tripoli de la barbarie de l’OTAN/CNT. 


 
La Libye de Kadhafi a fait l’expérience de la démocratie directe. Kadhafi

 n’avait qu’un rôle symbolique, celui du vieux sage à la fois redouté et

 rassurant. La population était encouragée à débattre et à choisir sa destinée

 à travers les Comités populaires. Pas besoin de parlement ni de partis.
 

Hélas, la Libye de Kadhafi n’est pas parvenue à faire vivre une démocratie

 durable. Les luttes personnelles ont pris le dessus sur les intérêts collectifs

. Comme bien des révolutions, la Libye de Kadhafi a connu sa

 dégénérescence idéologique et son cortège de souffrances et d’injustices.
 
La Libye de Kadhafi n’est pas parvenue à instaurer la concorde entre clans et

 tribus de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque. 

 
La Libye de Kadhafi a cru que seule la force viendrait à bout des djihadistes

 endiablés d’Al Qaida, des opportunistes et des renégats pro-occidentaux.
 
La Libye de Kadhafi a tenté de briser son isolement international, pensant

 que les rats de l’Elysée, du 10 Downing Street, du Palais Chigi ou de la

Maison Blanche viendraient manger dans sa main. Ces rats se sont en réalité

 sournoisement glissés dans la manche de sa tunique. Ils ont saisi l’occasion

 pour infiltrer son pays, le saboter, le ruiner et le pomper pour un siècle.


 
A présent, les rats d’Europe et les rats du CNT étanchent leur soif dans la

 crinière du lion.Mais le lion s’est dérobé à leurs griffes pour rejoindre

 Lumumba et Sankara, les autres enfants martyres de l’Afrique héroïque.

Buvez, hordes de lâches, buvez ! Que son sang brûle vos entrailles comme le

 Zaqqoum !
 
Pleurez patriotes libyens pleurez ! Que vos larmes engloutissent vos

 bourreaux et leurs armées !



 

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 18:14

 

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CEREMONIE DE DEDICACE LE SAMEDI 11 JUIN A 17H A L'INSTITUT FRANCAIS DE SAINT LOUIS DU SENEGAL.

 

Un an après « L’imaginaire saint-louisien (domouNdar) à l’épreuve du temps » Alpha Amadou Sy  vient de publier, à Paris, aux éditions l’Harmattan, « L'Afrique et le défi républicain. (Une lecture des élections sénégalaises de 2009) »

  Dans cet ouvrage, il analyse comment, au Sénégal, après la parenthèse citoyenne de 2007, la roche tarpéienne a  été remise à l’ordre du jour par les citoyens, en mars 2009. L’immixtion sans précédent du président de la République,  Me Abdoulaye Wade, et de son fils dans les joutes électorales, écrit-il, a transformé ces  locales en référendum, leur insufflant du coup une surprenante vitalité citoyenne. En rapport avec ce contexte, l’auteur aborde les questions essentielles qui structurent l’espace politique sénégalais. Au nombre de celles-ci, la politique de pacification et de contrôle  du champ politique, les difficultés du monde rural, les résistances citoyennes, les stratégies de musèlement des forces sociales, les contradictions au sein de la Coalition de l’opposition politique « Benno Siggil Senegaal », etc.

Conscient que, en dépit des spécificités réelles ou supposées, le Sénégal reste un démembrement de l’Afrique subsaharienne,  Alpha A. Sy poursuit sa réflexion par une lecture ouverte sur les facteurs d’inertie, qui impriment  au projet républicain sur le continent des contours incertains. Dans cet esprit, il soumet à l’examen critique le manque d’épaisseur historique de la démocratie, les modes de dévolution monarchique du pouvoir, les implications des logiques hégémonistes, les pesanteurs culturelles et l’engagement des élites.

Selon son préfacier, Amady Aly Dieng, « cette démarche d’Alpha Amadou Sy  est louable et bienvenue. Car le moment est venu, à la veille des élections présidentielles de 2012, de dresser un bilan critique aussi objectif que possible de la gestion du Sénégal par le régime actuel qui se réclame du néolibéralisme. »

« L’Afrique et le défi républicain », autant de par la nature des problèmes qu’il soulève, que de par l’esprit qui l’imprègne, est une importante contribution à l’intelligence, entres autres, des immenses enjeux des toutes prochaines  échéances électorales en Afrique  au Sud du Sahara.

 

 

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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 07:41

 

 

LES MODIFICATIONS DES POLITIQUES D'EDUCATION 

 

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L’impact des initiatives de la société civile revisité

 

« Comment la société civile a réussi à modifier ou cherche à modifier les politiques   d’éducation ? » était le thème de l’atelier sur l’éducation animé par Enda Graf Sahel. C’était lors du Forum Social Mondial, Dakar 2011, tenu du 6 au 11 février dernier à l’Université Cheikh Anta Diop. Au cours de cet atelier modéré par  M. Oumar BA, les panélistes dont M. Ablaye NDIAYE, responsable du Groupe Scolaire ’’Les Merveilles’’ de Grand Yoff, Mme Nogeye BA DIOP, représentante du Groupe Scolaire “Doudou et Safi “de Keur Massa, Mme Rokhayatou GUEYE, Coordonnatrice du ’’Daara Aicha Oumoul Mouminie ‘’, M. Momar MBAYE, représentant d’Enda Graf Sahel,  M. Aziz NDIAYE, représentant de Coopérative Grand Yoff et Mme Thérèse TOURE, Chargée des Programmes de l’Association Karamba TOURE, ont pu présenter les différentes initiatives dans ce domaine.

 

Le Sénégal a entrepris depuis deux décennies une grande reforme de son système éducatif, porté par le plan national de l’éducation et de la formation. Malgré les sommes importantes qui sont dépensées pour développer ce secteur (40% du budget national), force est de constater qu’il existe une carence tant au niveau de l’accès, de la qualité que de la gestion de l’éducation. En effet plusieurs pans de ce secteur n’ont pas été pris en compte notamment les écoles coraniques communément appelées les « DAARA » et celui de l’artisanat. Or,  il existe un foisonnement d’initiatives dans ces domaines. C’est dans ce cadre que des organisations comme Enda Graf Sahel, interviennent pour les rendre plus visible et crédible en les accompagnant dans un processus de formation d’une part et dans une approche recherche action d’autre part. Ce qui permettra de porter les initiatives plus pertinentes et de faire un plaidoyer au niveau des pouvoirs publics. Ainsi parviendrons-nous à un système éducatif plus global, inclusif et intégré. Profitant du Forum social mondial ténu à Dakar du 6 au 11 février dernier, Enda graf sahel a animé un atelier sur l’éducation dont le thème fut : « Comment la société civile a réussi à modifier ou cherche à modifier les politiques d’éducation ?».

 

Selon Monsieur Ba modérateur de l’atelier, la logique recherche action formation adoptée par Enda Graf sahel a permis la réalisation de plusieurs initiatives dans le secteur éducatif parmi lesquelles nous avons : celle du groupe scolaire les merveilles de Grand Yoff, du groupe scolaire Doudou et Safi de Keur Massa, de l’école « Daara » Aicha Oumoul  fondée sur les valeurs islamiques et sur les vertus morales pour l’éducation des jeunes filles. Une autre initiative ayant une dimension culturelle et traditionnelle avec la circoncision (en quoi ces valeurs vont être récupérées dans le système) et une dernière portée sur l’artisanat. Ces différentes initiatives ont permis de faire un effort de capitalisation dans un projet dénommé « Jang Jup Teki » (apprendre pour réussir dans la droiture). L’atelier sur l’éducation a aussi donnée lieu à la présentation des males scientifiques de l’association Caramba TOURE du Mali pour l’alphabétisation scientifique des enfants.

 

L’expérience du groupe scolaire « les merveilles », être dans le système classique tout en apprenant un métier !

 

Parmi les différentes expériences partagées lors de l’atelier, nous avons celle du groupe scolaire « les merveilles » de Grand Yoff. En effet, cet établissement d’enseignement scolaire, selon son responsable, Ablaye Ndiaye, incarne une nouvelle vision de l’école puisqu’il a la particularité d’introduire dans le système classique, un apprentissage aux métiers pratiques que sont la menuiserie et la mécanique. La création de cette école répond à une forte demande de scolarisation, et de grève répétées dans les établissements publics qui constituaient un obstacle à la formation des élèves. D’ou l’idée de mettre en place un point de rattrapage scolaire qui aboutira plu tard à un établissement privé.

Cette école a pour objectif d’apporter un appui à la formation et l’intégration des enfants de la commune de Grand Yoff  dans le système éducatif. Introduire l’apprentissage aux  métiers pratiques et responsabiliser ces enfants par le biais de programmes socioculturels. L’école dispose pour ce faire de deux systèmes d’enseignements  que sont l’élémentaire et le préscolaire. Elle dispose aussi d’un atelier de production et accueille près de  450 élèves.

 

L'expérience du groupe scolaire « Doudou et Safi », contribuer au droit à l’éducation du « défavorisé »:

 

La deuxième expérience est celle groupe scolaire « Doudou et Safi » de Keur Massar. La création de cette école répond au besoin  d’intégrer les enfants du village de Keur Massar dont la plupart sont issus de familles défavorisées dans le système scolaire. Selon Madame Nogeye Ba Diop, représentante du Groupe Scolaire, « l’objectif de  l’école est de mettre en place un système éducatif égalitaire qui prend en compte les besoins sociaux de la localité ».

Les enseignements dispensés concernent essentiellement la maternelle, l’élémentaire et le secondaire. Aussi, l’établissement abrite-t-il un  laboratoire de pédagogie et de développement local et une activité parascolaire  orientée vers la création de poulailler. L’école accueille actuellement 135 élèves dont 35 en classe de maternelle, 80 au niveau élémentaire et 20 élèves au secondaire.

 

L'expérience de la coopérative des artisans de Grand Yoff « l’éducation prise en charge par l’initiative communautaire »:

 

Située à Grand Yoff, la coopérative est née de la volonté des acteurs de cette commune d’apporter une aide aux jeunes et leur permettre de sortir du cycle infernal du chômage. C’est ainsi qu’après l'acquisition d'un terrain, la coopérative a procédée à une mise en place progressive de services collectifs notamment la construction d'un atelier de production et la création d'une mutuelle d'épargne et de crédit des artisans en bois et métal. La formation dispensée dans l'atelier alterne l'enseignement classique et l'apprentissage de la menuiserie, la mécanique (auto, moto), l’électromécanique et l'art ménagé. L’atelier accueil entre 40 et 50 élèves. La mutuelle d'épargne et de crédit, quant à elle, permet d'accompagner et de faciliter l'insertion des artisans grâce à un financement.

 

L’expérience de l’école “Daara “ Aicha Oumoul Mouminine, « l’éducation des filles par l’instruction aux valeurs religieuse et culturelle »:

 

Le Daara Aicha Oumoul Mouminine  a été crée en octobre 1996 dans un contexte de crise des valeurs illustré par la dépravation des mœurs, la déperdition scolaire plus marquée chez les jeunes filles, l’analphabétisme, l’ignorance des femmes surtout au niveau des préceptes de la religion et l’absence de l’intégration de l’enseignement religieux dans le système formel. « En somme, il existait un réel besoin de retour aux valeurs morales et éthiques qui était exprimé par la population », a indiqué Madame Rokhayatou Gueye, coordonnatrice de cet établissement.

Située dans la commune de Grand Yoff, le Daara a pour objectif de permettre à ses élèves de mémoriser le Saint Coran, d’inculquer aux jeunes filles musulmanes la morale et de donner un enseignement exemplaire et moderne en langue arabe et française. Elle vise également à former des cadres et des leaders musulmanes, afin d’en faire des éducatrices, des épouses, des mères de familles responsables et des actrices de développement. Les formations dispensées vont du préscolaire à l’élémentaire. L’école est passée de 30 élèves en 1996 à 966 élèves avec des résultats satisfaisants au certificat d’étude primaires arabes (177 élèves admis), au CFEE (81 admis) et 78 admis au concours d’entrée en sixième. De plus, depuis sa création, 564 élèves ont pu mémoriser le Saint Coran.

 

L’expérience de l’association pour la circoncision,  l’éducation par un retour aux techniques traditionnelles éducatives

 

La cinquième expérience présente une dimension culturelle, traditionnelle avec la circoncision et répond à un besoin de retour aux valeurs traditionnelles. Ainsi, l’activité menée par l’association passe par trois paramètres dont la première est la phase préparatoire qui consiste à inculquer à l’enfant certaines valeurs telles que la solidarité, le respect de l’autre, l’entraide, la tolérance, la justice, le patriotisme et le partage des valeurs familiales. La deuxième phase est celle de la circoncision qui est également un moyen de prévention contre le sida démontré par les professionnels de la santé auquel on peut y ajouter les valeurs de bravoure et de courage transmis, en plus de l’initiation au travail communautaire. La troisième phase, est la phase de la restitution. Elle permet de savoir à travers des chants et danses, si l’éducation dispensée a été bien assimilée. Ainsi depuis 6 ans l’association a circoncis près 637 enfants.

 

Le projet “ Jang Jup Teki “ou apprendre pour réussir dans la droiture 

 

Présenté par Momar Mbaye d’Enda Graf Sahel, le projet “Jang Jup Teki“ répond à une logique de valorisation des initiatives de la société civile en vue de leur articulation avec les politiques publiques. En effet, ce projet s’inscrit dans la dynamique d’Enda Graf Sahel qui est celle d’accompagner les porteurs d’initiatives qui ont besoin d’être renforcés et encadrés. De les initier à la citoyenneté et à une gouvernance démocratique afin qu’ils puissent dialoguer avec l’Etat et construire des politiques publiques plus conviviales.

Le premiers axe du projet vise à recenser, établir une basse nationale et cartographier l’ensemble des organisations de la société ce qui permettra d’avoir une visibilité de l’ensemble des acteurs communautaires. Le second axe permettra la sélection de dix initiatives pertinentes dans les différentes régions du Sénégal qui bénéficieront d’un Fonds d’appui pour la réalisation de ces projets.

 

L'expérience association Karamba TOURE, «  l’éveil de la culture scientifique et technique » :

 

Présentée par Madame Thérèse Touré, chargée des programmes, l’Association existe depuis 2000 et a été crée à la mémoire de Karamba Touré, un jeune malien partie en France en 1962 la tête pleine de rêves. Et qui de retour, 15 ans plus tard au Mali, a décidé de se mettre au service de sa communauté. L’objectif de cette association est de promouvoir l’idéal de Karamba Touré que sont la science, la culture et la société ; de participer à l’éveil de la culture scientifique et technique comme un outil d’éducation à la citoyenneté ; de contribuer au développement local communal par l’ouverture aux métiers pour la jeunesse rurale, d’œuvrer à la préservation de l’environnement par la filière écotourisme et enfin d’organiser des évènements culturels (forum, atelier, exposition).

L’activité menée est basée sur l’animation de malles scientifiques qui visent à favoriser la curiosité scientifique des jeunes et à traduire la science en langue nationale (bambara) dans les villages afin de faciliter sa compréhension. Ces malles sont composées d’outils d’animations qui portent sur des thèmes tels que : “je mange“ “ je bouge“, “le sang circule dans mon corps“ mais aussi sur d’autres thèmes relatifs à l’eau (l’eau et la terre, l’eau et les hommes, le cycle de l’eau et les dangers liés a l’eau). Une autre partie de l’activité, en l’occurrence, l’alphabétisation aux malles scientifiques, est suivie de la formation aux métiers pour les jeunes ruraux. Ces activités sont touristiques ou agricoles et varient selon le territoire.

 

En somme l’ensemble des expériences exemplaires présentées ici témoigne de la richesse des initiatives locales qui répondent à la fois aux impératifs de développement et aux besoins des populations. Ces initiatives sont sans aucun doute les plus à même de faire émerger des approches et des outils innovants. Et s’il en est ainsi, c’est parce que jusqu’ ici, les politiques nationales n’ont pas réussi à améliorer les conditions de vie des communautés. Parce qu’une fois mise en oeuvrent, ces politiques se révèlent soit insuffisantes, soit éloignées des besoins des populations voire trop complexes à appliquer. C’est pourquoi, les acteurs locaux par leur proximité avec les populations sont les plus aptes à identifier les besoins, les priorités et à y répondre.

 

L’approche locale choisit par Enda Graf Sahel apparaît donc plus légitime et plus bénéfiques à travers ces différences expériences présentées dans le cadre de cet atelier sur l’éducation lors du Forum social mondial, Dakar 2011.

 

Merci au modérateur l'Inspecteur Oumar BA

 

 

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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 07:08

 

 

 

Aménagement du jardin de Gorée L'association « Mémoires scientifiques du Sénégal» en partenariat avec l'Institution Sainte Jeanne d'Arc de Dakar.

  

En savoir plus sur cette association qui œuvre pour la reconnaissance et la vulgarisation du travail colossal fait par Michel ADANSON ( Cliquer sur les liens qui mènent à nos articles précédents)

   

http://gingimbre.over-blog.fr/article-michel-adanson-50291690.html  

 

http://leslaurierscosultance.over-blog.com/article-sciences-a-l-ecole-exposition-et-herbier-50283656.html

   

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Michel ADANSON   

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VUE DE L'ASSISTANCE

 

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M. Augustin Senghor, Maire de l'Ile et M. Bassirou Guèye membre de l'association. 

 

 

 

Document envoyé par M. Mangoné Dione, membre de l'association. Un grand merci pour l'information. 

 

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 07:56

 

 

 

 

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 08:47

 

 

 

 

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BONNE FETE A TOUS...

 

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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 13:12

 

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Fiche de lecture produite par:

 

LA FRANCOPHONIE EN BREF

SCEREN / CRDP ( Centre Régional de Documentation Pédagogique)  / Nord Pas de Calais / Lille

 

 

 

- La Nouvelle « Rescapée» a été un des coups de coeur du Prix littéraire Alain Decaux de la Francophonie - Fondation de Lille.

 

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LA RESCAPEE

 

 

Marie‐Louise SOCK

Sénégal

 

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Fiche de lecture

 

Niveau    1ere / Terminale

 

 

 

 

Résumé

 

La Rescapée est davantage un rassemblement de pensées qu’une narration proprement dit. La narratrice, rescapée depuis deux ans, du naufrage – réel ‐ d’un ferry au large des côtes du Sénégal, a sombré dans la folie. Le texte donne accès à la conscience de ce personnage pour qui les époques, le présent et le passé où a eu lieu la catastrophe, se mélangent.

 

 La Rescapée est en même temps un hommage aux 1800 disparus dans le

naufrage de la Joola ainsi qu'une méditation poignante sur l’homme.

 

 

Genre

 

Récit d’introspection.

 

 

Thèmes

 

‐ la folie ;

‐ la difficulté voire l’impossibilité de communiquer ce que l’on ressent ;

‐ la mort ;

‐ l’Afrique et plus particulièrement le Sénégal ;

‐ le comportement humain ;

 

 

 

Axes de lecture

 

un récit exotique

L’exotisme apparaît dans le lexique qui est utilisé pour désigner des realia de la culture sénégalaise ou africaine : les cauris, le tamtam, la kora, mais aussi dans certaines expressions : « renversé comme une noix de coco ».

 

La fiction est ancrée dans la géographie du Sénégal dont plusieurs régions (la

Casamance), villes (Zinginchor), îles (Ile du Sine Saloum), sont évoquées.

L’importance de certains objets ou aliments, comme l’huile de palme, certaines

habitudes ‐ la livraison du poisson à l’aide de glacières – ou croyances – « le pays des ancêtres » ‐ montrent que le récit se fait dans un univers non européen.

 

 

une vision critique de la société sénégalaise

 

Le ton du texte se fait particulièrement virulent quand il s’agit d’expliquer le naufrage du Joola. A la question : « qui jettera la première pierre dans ce pays où l’indiscipline règne en maître ? », aucune réponse n’est apportée, mais la narratrice condamne violemment la façon insensée de vivre au Sénégal.

 

 

une réflexion sur la condition humaine

 

 

Au‐delà de la peinture précise de la société sénégalaise, le texte propose une

réflexion sur la condition humaine.

Cette réflexion est marquée par le tragique dont les thèmes habituels sont développés tout au long du texte : la mort, la fatalité.

 

Ce tragique est moderne dans la mesure où il n’y pas de réponse aux questions posées :  l’être humain est seul face à ce qui lui arrive sans qu’il soit capable de donner une explication.

 

.

Faits de langue et de style

 

‐ un récit à la première personne, en focalisation interne ;

 

‐ utilisation du présent qui rend différents moments de la vie de la narratrice ;

 

‐ l’importance des points de suspension et de la ponctuation expressive pour rendre le trouble du personnage ;

 

‐ la retour de la même phrase, véritable refrain du texte : « Paix, Sitoe Joola, paix », qui le ponctue ;

 

‐ recours à des lexiques différents : vocabulaire qui désigne des réalités non

européennes (cauris, raphia, …), vocabulaire contemporain (stress, squatte,

défragmenter…) ;

 

 

Enonciation

 

‐ Première personne – indicatif présent qui a valeur de présent d’énonciation, mais peut aussi assurer le récit de la catastrophe passée ;

 

‐ quelques passages à l’indicatif imparfait qui renvoient soit au moment du naufrage soit à l’enfance du personnage ;

 

‐ les passages dialogués et la confusion des locuteurs ;

 

 

 

Morceaux choisis

 

‐ « Ils sont nombreux autour de mon lit qui tangue. … Tout cassé, mais ils crient toujours. »

 

‐ « je ne me suis jamais sentie bien sur le Joola… ENVOYER ».

 

 

 

 

 

Sujets de travaux d’écriture

 

‐ réécrivez le texte en suivant l’ordre chronologique de la vie de la narratrice.

 

‐ la narratrice décide de prendre le ferry qui a remplacé le Joola. Ce voyage doit lui permettre de quitter sa folie. Faites le récit de cette traversée.

 

 

Prolongements culturels

 

‐ Géricault, Le Radeau de la Méduse : le fait divers comme sujet artistique ;

 

‐ L. Mauvignier : Dans la foule : faire l’expérience d’une catastrophe d’origine humaine ;

 

‐ A. Devi, La Vie de Joséphin le fou : échapper à la violence des hommes.

 

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 07:52

 

 

 

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SORTONS DE L'ERE DU NUCLEAIRE!

 

QUEL MONDE LEGUERONS NOUS A NOS ENFANTS?

 

 

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Japon... Il y a quelques heures, explosion à Fukushima...

 

Japon : comment le discours du gouvernement francais a evolue.

 

 LeMonde.fr, 14/03/11, 19h31 Alexandre Piquard

 
Eric Besson, le ministre charge notamment de l'energie, a finalement juge, lundi 14 mars, que la situation dans les centrales japonaises est "preoccupante" et convient que l'hypothese d'une "catastrophe nucleaire" n'est plus a exclure.
A chaud, au lendemain du seisme de vendredi, le ministre avait denonce ceux qui voulaient sonner le "tocsin" et tenaient un discours juge catastrophiste. Sa sortie avait ete immediatement denoncee, notamment par les ecologistes et le Parti socialiste. En trois jours, le ton du ministre a change au gre des evenements.
 
Samedi : "pas une catastrophe nucleaire"
"Ca n'a rien a voir avec Tchernobyl", lance Eric Besson au lendemain du tremblement de terre suivi d'un tsunami qui a frappe le Japon et mis a mal la securite des installations nucleaires nippones, avec une premiere explosion signalee a la centrale de Fukushima Dai-Ichi. Il precise qu'a "ce stade et selon les informations dont on dispose, [on est en presence] d'un accident grave mais pas une catastrophe nucleaire".
Plus tard, lors d'une conference de presse a laquelle assistent des dirigeants d'Areva et d'EDF, ainsi que la secretaire d'Etat a l'ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, il appelle "a ne pas sonner un tocsin qui n'existe pas a l'heure ou l'on parle", dans une allusion aux ecologistes. "La question nucleaire n'est qu'une petite partie, certainement pas la plus importante de ce drame qui a frappe le Japon", ajoute Eric Besson.
Il insiste aussi sur la surete du nucleaire francais : "Toutes les centrales francaises ont ete concues en integrant le risque sismique et le risque inondation", dit-il. Excluant un risque pour les populations des territoires d'outre-mer, Nathalie Kosciusko-Morizet estime que la France va s'efforcer de "comprendre, evaluer ce qui est en train de se passer au Japon".
Les premieres sorties d'Eric Besson declenchent une salve de riposte chez les ecologistes et les socialistes. "Oser dire que les accidents nucleaires ont ete penses, integres dans la construction de nos centrales nucleaires francaises est scandaleux, c'est insultant", lance Eva Joly dimanche, soulignant le fait que le personnel japonais est "hautement qualifie". "Denoncer, comme vient de le faire, le 'catastrophisme' de ceux qui s'inquietent des consequences des accidents nucleaires au Japon n'est pas responsable de la part d'un ministre", juge le PS.
 
Dimanche : "pour l'instant, le risque majeur (...) est maitrise"
"Le risque majeur, [c'est celui d'] une explosion du cœur du reacteur, et la ce serait une catastrophe nucleaire ; pour l'instant, ce risque n'existe pas ou plus exactement il est maitrise par les autorites japonaises et par l'operateur japonais", explique Eric Besson sur Europe 1, dimanche. "Pour l'heure, il faut rester prudent, le cœur du reacteur et son enveloppe n'ont pas cede", ajoute-t-il. Sur BFM-TV, il regrette de n'avoir que des "informations fragmentaires".
Eric Besson evoque les degazages faits par les Japonais, precisant : "Ils acceptent de laisser partir dans l'atmosphere (...) de la vapeur faiblement radioactive pour proteger ce qui est le plus sensible, le cœur du reacteur." Deja, le ministre doit repondre de ses propos juges trop rassurants la veille : il affirme qu'il n'est "pas la pour attenuer quoi que ce soit". "Si c'etait tres inquietant, je le dirais de la meme facon, assure-t-il. Si aujourd'hui se produisait la catastrophe nucleaire que tout le monde redoute, il faudrait le dire". Il martele cependant a l'attention de ses detracteurs : "Je ne suis pas pour sonner le tocsin avant que quelque chose de tres important se soit produit."
Plus tot dimanche, le premier ministre, Francois Fillon, est intervenu pour faire savoir que la France allait "tirer les enseignements utiles des evenements japonais". Tout en precisant que la France avait toujours "privilegie le maximum de securite pour ses centrales". Nathalie Kosciusko-Morizet affirme, elle, dans un debat sur BFM TV, que "l'electricite nucleaire bien maitrisee reste une bonne energie".
 
Lundi : "la situation est preoccupante"
Apres deux explosions dans des reacteurs au Japon, le ministre estime que le scenario d'une "catastrophe" n'est pas inenvisageable : "On ne peut pas l'ecarter, absolument." Le fond du propos reste proche de celui de la veille mais le ton semble moins rassurant : "La situation est preoccupante", dit notamment le ministre.
Selon M. Besson, les responsables japonais ont procede a des degazages "relativement importants", avec des risques de contamination pour les populations a proximite des sites, dans le but de faire chuter la pression et proteger l'enceinte de beton qui recouvre le reacteur. "Tant qu'elle tient, cette enceinte de beton, on est dans un accident nucleaire grave puisqu'il y a eu des fuites radioactives mais on n'est pas dans une catastrophe". "La catastrophe, ce serait la fusion du reacteur et surtout la rupture de cette enveloppe qui enserre le reacteur", precise-t-il. Sur le plan politique, Eric Besson estime que le debat, que les ecologistes veulent rouvrir, est "permanent" mais aussi "legitime". Un ton qui apparait moins polemique que celui des jours precedents.
En fin de journee, Nathalie Kosciusko-Morizet participe a une reunion des ministres europeens de l'environnement. Son intervention confirme que desormais, au sein du gouvernement, on semble accepter la necessite d'envisager le pire : "Le risque de tres grande catastrophe ne peut etre ecarte" declare-t-elle depuis Bruxelles.

 

 

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Pour un monde meilleur...

 

 

 

 

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La centrale de Fukushima etait une bombe a retardement, Mediapart, 23/03/11

Michel de Pracontal
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Dissimulation, negligence, mepris des avertissements : les ingenieurs de Tepco, l’exploitant de la centrale sinistree, ont ignore le B.A BA de la surete.
Que se passe-t-il vraiment a la centrale nucleaire de Fukushima Daiichi ? Alors que Tepco multiplie les annonces rassurantes, toute une serie de signaux alarmants contredisent l’optimisme affiche par l’exploitant : hausse de temperature sur deux reacteurs, degagements de fumee, niveau de radiations tres eleve sur le site qui empeche les travailleurs d’effectuer les operations prevues. Sur le reacteur n°2, un debit de dose tres eleve de 500 millisieverts a empeche les techniciens de remplacer une pompe afin de restaurer le systeme de refroidissement.
Les reacteurs sont actuellement toujours refroidis par des injections d’eau de mer, ce qui entraine des depots de sel corrosifs. Mais il n’a toujours pas ete possible de reconstituer une reserve d’eau douce, et le raccordement d’une ligne haute tension n’a jusqu’ici pas change significativement la situation. Tepco n’indique pas comment elle compte faire fonctionner des equipements arroses depuis plusieurs jours, qui risquent d’etre mis en court-circuit sitot connectes.
Mardi, l’AIEA, l’Agence internationale de l’energie atomique, s’est inquietee de la penurie d’informations en provenance de l’exploitant et de l’autorite de surete japonaise. « Nous continuons de voir des radiations sortir du site, et la question est de savoir exactement d’ou elles proviennent », a declare James Lyons, un dirigeant de l’AIEA, cite par Reuters, lors d’une conference a Vienne. Un autre representant de l’AIEA, Graham Andrew a precise que l’Agence n’avait pas d’information sur « l’integrite du confinement du reacteur n°1 », alors que la temperature de la cuve a depasse la limite de 302 °C prevue par le constructeur, atteignant brievement 400 °C.
La communication de Tepco rassure d’autant moins que la firme a un long passe de dissimulation et de fraude concernant les questions de surete. En 2002, un scandale retentissant a provoque la demission des principaux dirigeants de Tepco apres que l’on eut decouvert que l’entreprise avait falsifie des rapports d’inspection pour dissimuler diverses defaillances sur les reacteurs (voir l’article de Mediapart « les mensonges de Tepco »). Or, cet episode, deja assez edifiant, n’etait pas un cas isole. L’histoire de l’ingenieur Mitsuhiko Tanaka, revelee par l’agence Bloomberg, fournit une autre illustration de la conception tres particuliere de la surete qui prevaut dans certaines entreprises du secteur nucleaire japonais.
En 1974, Tanaka supervise la construction de la cuve du futur reacteur n°4 de la centrale de Fukushima Daiichi. Cette cuve est fabriquee par Hitachi et son cout est estime a 250 millions de dollars. Or, au cours de la derniere etape du processus de fabrication, d’une duree de deux ans et demi, une erreur technique provoque un gauchissement de la paroi de la cuve. Cette malfacon aurait du, si l’exigence de surete avait prevalu, conduire a sacrifier la cuve defectueuse.
Au lieu de cela, Tanaka se vit demander par son patron de la refaconner, de maniere a masquer le defaut. Il effectua une douzaine de visites nocturnes a un centre IBM pres d’Hiroshima afin d’utiliser un super-ordinateur pour faire les calculs necessaires a son operation de camouflage. « J’ai fait economiser des milliards de yens a la societe... Je me sentais un heros », raconte Tanaka, qui aurait recu un bonus de 3 millions de yens en recompense de son action.
Par la suite, l’ingenieur a eu des remords et, apres l’accident de Tchernobyl, il a quitte l’industrie nucleaire. En 1988, Tanaka a signale le probleme de la cuve de Fukushima au ministre du commerce japonais, avant de raconter l’histoire dans un livre intitule Pourquoi le nucleaire est dangereux. D’apres le porte-parole de Hitachi, la societe japonaise a eu une discussion avec Tanaka en 1988, mais a conclu que la cuve defectueuse ne posait pas de probleme de securite. On ne sait pas si l’autorite de surete japonaise a mene une enquete a la suite des revelations de l’ingenieur. Quant a Tepco, la societe n’a pas de commentaire... Il se trouve qu’au moment du tremblement de terre du 11 mars, le reacteur n°4 etait a l’arret. « Ce reacteur n°4 etait une veritable bombe a retardement, observe Tanaka. Qui sait ce qui se serait produit s’il avait ete en service au moment du seisme ? »
Si l’affaire du reacteur n°4 est ancienne, l’histoire de Tepco montre la repetition reguliere d’episodes similaires. L’affaire des rapports falsifies qui ont fait scandale en 2002 concernait une trentaine d’incidents survenus dans les annees 1980-90. Un dirigeant de la firme, Hiroyuki Kuroda, a redige en 2004 un rapport intitule « La lecon du scandale nucleaire de Tepco ». Cette lecon a ete scrupuleusement ecrite et tout aussi scrupuleusement ignoree, comme l’illustre le temoignage, cite par Bloomberg, de l’expert independant Mycle Schneider, en visite a Fukushima en 2005, devant une assemblee de notables et d’experts locaux :
« J’ai averti Eisaku Sato, gouverneur de Fukushima a l’epoque, du danger qu’il y avait a laisser du combustible use s’accumuler dans les piscines de refroidissement sur les sites des centrales nucleaires (il y a deux centrales dans la prefecture, Fukushima Daiichi et Daini). Il sembla etre le seul a m’ecouter. Mais il etait clair qu’il y avait la d’autres personnes qui savaient mieux que tout le monde et dont l’arrogance est caracteristique de l’industrie nucleaire. »
Rappelons que les piscines de quatre reacteurs de la centrale, qui contiennent de grandes quantites de combustible, ont necessite des arrosages massifs depuis une semaine, et continuent d’etre un element de risque important. De longue date, les agents de Tepco ont stocke a Fukushima Daiichi plus d’uranium que la quantite prevue au moment de la conception de la centrale.
Un tsunami maximum de 5,7 metres
Plus recemment, Tepco a presente, lors d’un symposium tenu en novembre 2010 a l’Institut de technologie de Niigata, un document intitule « Evaluation des tsunami pour les centrales nucleaires au Japon ». Il s’agit d’une etude demontrant la parfaite securite des centrales nucleaires nippones grace a une methode de simulation hautement scientifique qui conduit a estimer la hauteur maximale d’une vague de tsunami a Fukushima, et par consequent celle des murs de protection. La hauteur limite trouvee par les experts est 5,7 metres. Celle observee dans la realite, le 11 mars, etait 14 metres... soit plus du double de la prevision des experts.
Certes, l’erreur est humaine, mais quand elle se repete systematiquement, il ne s’agit plus vraiment d’erreur. Des 2006, le sismologue Ishibashi Katsuhiko avait averti le gouvernement et les experts nucleaires que les centrales japonaises etaient trop vulnerables aux seismes. Personne ne l’a ecoute et certainement pas les ingenieurs de Tepco qui ont laisse en service une centrale mal protegee, avec des equipements trop anciens.
Un mois avant la catastrophe du 11 mars, les autorites nucleaires japonaises ont renouvele pour dix ans l’autorisation de fonctionnement du reacteur n°1 de Fukushima Daiichi. Or, cette autorisation a ete accordee malgre la presence de defauts sur les generateurs de secours. Ceux-la memes qui sont tombes en panne au moment du tsunami.
Mitsuhiko Tanaka, l’ingenieur qui avait maquille le defaut de la cuve en 1974, a declare au New York Times : « Il etait temps de remplacer ce reacteur. Le tsunami aurait de toute facon cause de gros degats. Mais les tuyaux, la mecanique, les ordinateurs, l’ensemble des reacteurs sont vieux, et cela n’a pas aide. » Cerise sur le gateau – si l’on ose dire –, Tepco a admis n’avoir pas inspecte certains equipements lies aux systemes de refroidissement, lesquels font cruellement defaut aujourd’hui.
Rien ne demontre aujourd’hui que la survenue de la catastrophe ait change les habitudes et les modes de raisonnement des ingenieurs de Tepco. L’entreprise japonaise persiste a mettre l’accent sur le raccordement electrique de ses reacteurs, et a affirmer qu’elle va remettre en service les circuits de refroidissement, alors que selon toute probabilite il est trop tard pour le faire. Elle continue a ne pas divulguer d’informations precises sur l’etat exact de la centrale et tente toujours de faire croire qu’elle maitrise la situation, alors que les signes de rejets massifs se multiplient a l’exterieur.
Depuis mercredi, les habitants de Tokyo, a 250 kilometres de la centrale, ne peuvent plus faire boire l’eau du robinet a leurs bebes, en raison de la presence d’iode radioactif. Chaque jour, les habitants de la region de Fukushima decouvrent de nouvelles consequences de l’accident, de nouvelles preuves du fait qu’ils ont vecu pendant des decennies avec une bombe a retardement a la porte de chez eux.
 
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 3- Point de vue. C'est le mythe du progres et de la securite qui est en train de s'effondrer, LeMonde.fr, 25/03/11, 09h29
Ulrich Beck, sociologue allemand
 
Parler de "societe du risque mondialise", c'est parler d'une epoque au sein de laquelle la face obscure du progres determine de plus en plus les controverses sociales. Que les plus grands dangers viennent de nous n'a d'abord ete une evidence pour personne, et on l'a conteste ; or c'est un fait qui est en train de devenir la force motrice de la politique. Les dangers nucleaires, le changement climatique, la crise financiere, le 11-Septembre, etc. Tout cela s'est produit conformement au scenario que je decrivais il y a vingt-cinq ans, avant meme la catastrophe de Tchernobyl.
A la difference des risques industriels des epoques passees, ceux d'aujourd'hui ne connaissent pas de limites, qu'elles soient geographiques, temporelles ou sociales ; aucune des regles en vigueur ne permet de les imputer a quiconque, tant en termes de causalite que de faute ou de responsabilite ; enfin ils ne peuvent etre ni compenses, ni assures. La ou les assurances privees renoncent a proteger – et c'est le cas pour l'energie nucleaire comme pour les nouvelles technologies genetiques – la frontiere entre risques calculables et dangers incalculables ne cesse d'etre franchie. Produits par l'industrie, ces dangers potentiels sont en outre externalises par l'economie, individualises par le droit, legitimes par la technologie et minimises par les politiques. Bref : le systeme de reglementation qui doit assurer le controle "rationnel" de ces potentiels d'autodestruction en marche vaut ce que vaut un frein de bicyclette sur un jumbo-jet.
Mais ne faut-il pas distinguer Fukushima de Tchernobyl ? Les evenements qui se deroulent au Japon sont en effet issus d'une catastrophe naturelle et le potentiel de destruction qui y est a l'œuvre n'est pas la consequence d'une decision humaine, mais d'un tremblement de terre et d'un tsunami.
 
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Des risques lies a la decision
La notion de "catastrophe naturelle" permet en effet d'indiquer ce qui n'a pas ete cause par l'homme et dont il ne saurait etre tenu, par consequent, pour responsable. N'est-ce pas la toutefois une vision qui appartient aux siecles passes ? En lui-meme, ce concept est deja faux, puisque la nature ne connait pas de "catastrophes", tout au plus des processus soudains de transformation. Des transformations telles qu'un tremblement de terre ou un tsunami ne deviennent des "catastrophes" qu'en reference a la civilisation humaine. Par ailleurs, la decision de construire des centrales nucleaires sur des zones sismiques n'est surement pas un evenement naturel – c'est une decision politique qu'il a fallu justifier en tenant compte des exigences de securite dues aux citoyens, et qu'il a fallu imposer a ceux qui s'y opposaient. En ce qui concerne non seulement la construction des usines nucleaires, mais egalement celle des immeubles de grande hauteur, et meme le plan d'urbanisme dans son ensemble s'agissant d'une metropole internationale comme Tokyo (ce qui n'exclut pas les villes plus petites), les pretendues "catastrophes naturelles" se transforment en risques lies a la decision ; ceux-ci sont donc – au moins en principe – imputables a des decideurs. Ce que l'actualite japonaise permet de bien percevoir c'est a quel point ce qui est imputable a la nature et ce qui l'est a la technique et aux competences humaines sont directement enchevetres l'un a l'autre.
De maniere tres generale : on parle de "catastrophes naturelles" et de "dangers pour l'environnement" a un moment de l'histoire ou n'existe precisement plus quelque chose comme une "pure nature" que l'on pourrait opposer a la technique et a la societe. Ce que l'un – disons l'industrie chimique – pollue et que l'on appelle alors "environnement" est tout bonnement ce que l'autre – disons l'agriculture, le tourisme ou la peche – a a offrir sur le marche.
L'industrie nucleaire a appris quelque chose du mouvement ecologiste : dans la course au refoulement des risques majeurs, on peut ne plus nier le "risque residuel" – et on s'emploie a gagner un coup d'avance en noircissant les solutions concurrentes. Dans la surenchere des apocalypses possibles, la mise en scene publique des risques donne lieu a un jeu differe : plus je noircis le concurrent et plus j'eclaircis du meme coup ma propre noirceur – jusqu'a la faire blancheur. C'est ainsi, paradoxalement, que l'aggravation du changement climatique a ouvert de nouveaux marches mondiaux aux centrales nucleaires.
La reponse aux risques modernes se trouvait dans l'assurance comme "technologie morale" (Francois Ewald). Nous pouvions ne plus etre necessairement asservis a la providence et aux coups du destin. Le rapport a la nature, au monde et a Dieu changeait : desormais, nous etions responsables de notre propre malheur, tout en disposant en principe des moyens d'en compenser les consequences. C'est ainsi en tout cas qu'a fonctionne le mythe de la "vie assuree", triomphant depuis le XVIIIe siecle dans tous les domaines.
Il a reussi effectivement a faire que les anciens risques de l'epoque industrielle ont ete l'objet d'un consensus du fait qu'ils reposaient sur une sorte de suivi de precaution (incendie, assurance, prises en charge psychologique, medicale, etc.). Or si nous sommes choques a la vue des images de desolation qui nous viennent du Japon, cela tient aussi a l'intuition, entre chiens et loups, dont elles s'accompagnent : il n'existe aujourd'hui aucune institution, ni reelle ni meme simplement concevable, qui soit preparee au "plus grand accident raisonnablement previsible", aucune institution, par consequent, qui puisse, a cette fin des fins, garantir l'ordre social et la constitution culturelle et politique.
Bien des acteurs, en revanche, se specialisent dans le deni du danger, desormais possible. En effet a la securite par le suivi de precaution s'est substitue le dogme sacre de l'infaillibilite. Chaque pays – en particulier naturellement la France, l'expert nucleaire Sarkozy sait bien cela – a le parc de centrales le plus sur du monde ! Les gardiennes du dogme, ce sont la science et l'economie nucleaires, celles-la memes que l'on vient de prendre, sous les feux de l'espace public mondial, en flagrant delit d'erreur. A l'epoque des evenements de Tchernobyl (1986), Franz-Josef Strauss pretendait que seuls les reacteurs nucleaires "communistes" etaient susceptibles d'exploser – sous-entendu : l'Occident capitaliste developpe dispose de centrales beaucoup plus sures. Mais les avaries d'aujourd'hui se sont produites au Japon, pays high-tech, qui passe pour le mieux equipe et le plus securise possible. La fiction selon laquelle, en Occident, nous baignerions dans la securite, a vecu. La simple question : "Que se passerait-il, si jamais…?" tombe dans le vide d'une absence de precaution. Aussi la stabilite politique dans les societes du risque ne tient-elle qu'a cette autre stabilite : se donner des raisons de ne pas envisager le probleme.
En tout cas, ce mythe de la securite de la rationalite technique est en train d'exploser aux yeux du monde entier, dans toutes les salles de sejour, avec les evenements dramatiques de Fukushima. Quelle signification peut donc encore avoir une securite fondee sur la probabilite – et avec elle une analyse du risque fondee sur la technique et les sciences de la nature – quand il s'agit d'estimer l'accident le plus grave rationnellement previsible, quand sa survenue laissera bien sur la theorie intacte, mais aura annihile toute vie ? Ce qui conduit a cette autre question : a quoi bon un systeme juridique qui reglemente dans le moindre detail les petits risques techniquement negociables, mais use de son autorite pour legaliser et faire supporter comme "risque residuel" acceptable des dangers majeurs qui menacent la vie de tous ?
C'est a la "girouette de l'atome" – figure assez bien incarnee par la chanceliere Angela Merkel – qu'on appreciera le dilemme d'une politique pro-nucleaire. Comment une autorite politique peut-elle se maintenir quand il lui faut aller au devant de la conscience que ses electeurs ont des dangers en leur tenant des propos energiques sur leur securite, et se mettre du meme coup en situation permanente d'accusee virtuelle possible, sa credibilite dans son ensemble etant remise en cause au moindre signe de catastrophe ?
Que ce qu'il reste d'espoir au Japon reside precisement dans l'intervention des "forces d'autodefense", chargees de se substituer a un systeme de refroidissement defaillant en larguant de l'eau de mer depuis des helicopteres, est plus qu'ironique – auto-defense ou defense contre soi-meme ? Hiroshima fut effroyable – l'horreur absolue. Mais du moins etait-ce l'ennemi qui avait frappe. Que se passe-t-il quand l'effroi provient de la zone productive de la societe – et non de militaires ? Ceux qui mettent aujourd'hui la nation en peril, ce sont les garants du droit, de l'ordre, de la rationalite, de la democratie elle-meme. Quelle politique industrielle aurait-il fallu defendre, si le vent porteur du dernier espoir avait tourne et si Tokyo avait ete contaminee ? A quelle crise de la technologie, de la democratie, de la raison, de la societe faudrait-il nous attendre ?
Certains se plaignent de ce que les images traumatisantes qui nous viennent du Japon produiraient de fausses peurs et joueraient d'une "pseudo-science" de l'empathie. Mais c'est meconnaitre avec une totale naivete la dynamique politique inherente au potentiel – generalement sous-estime – d'autodestruction du capitalisme industriel triomphant. Bien des dangers – a l'exemple meme des radiations nucleaires – sont en effet invisibles ; ils se derobent a la perception quotidienne. Il s'ensuit que la destruction comme la protestation ne sont donc exprimables qu'au moyen de symboles. Le citoyen de base, qui, eu egard a des menaces echappant de toute facon aux sens, est culturellement depourvu d'yeux, peut devenir "voyant" grace aux images televisees.
La question de savoir s'il peut exister un sujet revolutionnaire capable de renverser le rapport de forces qui conduit a definir la politique du risque est une question qui tourne a vide (qui definit ce qu'est un risque serieux et ce qui ne l'est pas ? Sur la base de quelles hypotheses cognitives ?). Les mouvements anti-nucleaires, la mediatisation des interventions critiques dans la sphere publique, etc., tout cela ne peut enclencher un retournement de la politique nucleaire – ils n'y parviendront pas en tout cas avec leurs seuls moyens. En fin de compte, s'il existe un contre-pouvoir nucleaire, ce n'est pas tant du cote des manifestants qui bloquent les transports de combustible qu'il faut le rechercher. Le fer de lance de l'opposition a l'energie nucleaire reside… dans l'industrie nucleaire elle-meme.
Le mythe de la securite est en train de se consumer dans les images de catastrophes dont les exploitants nucleaires avaient categoriquement exclu la possibilite. S'il est entendu, justifie, que les gardiens de la rationalite et de l'ordre legalisent et normalisent la mise en danger de la vie, alors les milieux bureaucratiques de la securite promise ont beaucoup de soucis a se faire. Il n'est pas faux, des lors, de dire qu'a la question du "sujet politique" dans la societe de classes correspond, dans la societe du risque, la question de la "reflexivite politique".
Ce serait cependant une erreur d'en conclure que les Lumieres sont entrees dans une nouvelle phase dont l'Histoire, dans sa grande charite, nous ferait l'offrande. On peut aussi preferer estimer, tout au contraire, que la perspective ici esquissee evoque le stratageme de marins qui voudraient evacuer l'eau qui envahit leur navire en percant un trou au fond de la cale.
 
Traduction Christian Bouchindhomme
 
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L'ASSOCIATION DES AMIS DE LA NATURE DE L'UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ORGANISE UNE JOURNEE DE L'ENVIRONNEMENT LE MERCREDI 08 JUIN A L'UCAD.

 

PROGRAMME:

- EXPOSITION SUR L'OEUVRE DE MICHEL ADANSON

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L'harmonie et la beauté d'un jardin résident dans la diversité de ses fleurs, couleurs et parfums. De la sorte, la beauté de l'humanité réside dans la diversité de ses peuples, de ses couleurs, de ses langues. Telle est la vision des artisans de la paix, pour qui les différences sont une nécessité de vie.


Cheikh Abdoulaye DIEYE ( International Sufi School)






Love will be a colour
Behind a small door
When heart knocks your soul
In love you may fall

Busard























" Si la poésie n'a pas bouleversé notre vie, c'est qu'elle ne nous est rien. Apaisante et traumatisante, elle doit marquer son signe; autrement, nous n'en avons connu que l'imposture."
Andrée Chédid





' Ecrire, c'est très dur, avec de grandes fenêtres de joie "
Andrée Chédid









" ALLER ME SUFFIT "
René CHAR






Sortie le 5 novembre du dernier livre de Dominique de Villepin: "Le dernier témoin", publié chez Plon.


Né d’une conversation de l’auteur avec le cinéaste Luc Besson, ce conte philosophique rapporte l’histoire du survivant d’un incendie planétaire : un arbre qui prend la parole pour transmettre l’histoire de ce qu’il a connu:

"La Terre a été ravagée par le feu. Tout, désormais, est recouvert de cendres et les rares êtres qui subsistent encore n'ont plus grand-chose d'humain.

Seul indice de la splendeur du monde passé, un arbre règne sur les vestiges d'une ville morte. Il est le dernier témoin de ce qu'a été l'humanité et, au milieu du silence, il prend la parole : dans ce monde perdu, il veut sauver ce qui peut encore l'être, et transmettre leur héritage à ces hommes qui n'en sont plus.

En racontant son incroyable destin - indissociable de l'histoire du monde -, l'arbre va tenter de faire comprendre au peuple de cendres ce qu'est la vie et lui rendre ainsi son humanité."

 

En savoir plus sur la bibliographie de l'écrivain DE VILLEPIN ?

Voir SVP article le concernant.










Mme Marie Louise SOCK vient de créer un blog pour l'entreprise " LES LAURIERS" : Management des écoles _ Conseil _ Formation des enseignants.

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Parution le 20 Aout 2009 du nouveau roman de Boubacar Boris Diop.


'Les Petits de la Guenon" est la version française "Doomi Goolo "  publié en 2003 par les éditions Papurus de Seydou Nourou Ndiaye. La version française est l'oeuvre des éditions Philippe Rey (France)

Vous trouverez dans ce blog trois articles sur l'écrivain Boubacar Boris Diop... Bonne lecture...












UNIVERSITE GASTON BERGER DE SAINT LOUIS



 


CENTRE DE RECHERCHES ET DE DOCUMENTATION DU SENEGAL (CRDS)

 

INVITATION

 

 

La Directrice et le personnel du CRDS vous convient à la conférence sur « De l’actualité de la réflexion philosophique », animée par Monsieur Amadou Alpha SY, Ecrivain, professeur de philosophie Conseiller Pédagogique au Pôle de Formation de Saint-Louis.

 

Mercredi 3 juin 2009 à 15h 30

Lycée Ameth FALL

 

 

 

 

 

 Pont FAIDHERBE de Saint Louis


















 









AGENDA LITTERAIRE ET CULTUREL: Festival du conte à Gorée du 10 au 17 Mai

CF. Article

Cf. Programme sur Dakar et Gorée























 Quand le chant de l'oiseau perce dans le silence
Et que pèse sur lui un vide bien réel
Pleure son âme prise à l'étau de l'absence
Recherchant dans les trilles un petit coin de ciel
L'Oiseau
























 SPLEEN...

Parfums capiteux senteurs enivrantes

Images enfouies dans les replis de ma mémoire

Palimpseste

Sur ma table un Christ

Larmes de sang écarlates

Front pâle lèvres exsangues

Attente

Et le temps d’égrener son long chapelet d’ennui

Et le globe de valser

Et moi de tituber d’ivresse

Flirtant avec le vide

Et j’ai crié ton nom

Crié ma peur 

Tandis qu’hurlait l’écho !

 

Dis, sais tu la couleur du vent

Quand souffle le blues ?

LOU




















  " Au plus fort de l'orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer. C'est l'oiseau inconnu. Il chante avant de s'envoler."
Les Matinaux(1950)_ René Char




















   "Comment vivre sans inconnu devant soi?"
Fureur et Mystères(1948), Le poème pulvérisé_ René Char
















 " Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront."
Les Matinaux(1950)_ René Char



















   Je n'ai pas peur, j'ai seulement le vertige. Il me faut réduire la distance entre l'ennemi et moi. L'affronter horizontalement."
Feuilets d'Hypnos(1946)_ René Char




















"Le poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir."
Feuillets d'Hypnos(1946) René Char
















 " C'est bien la pire peine de ne savoir pourquoi, sans amour et sans haine, mon coeur a tant de peine".
Paul Verlaine











 La croisade des enfants

"Pourra t on un jour vivre sur la terre sans colère, sans mépris, sans chercher ailleurs qu'au fond de son coeur la réponse au mystère de la vie? Dans le ventre de l'univers des milliers d'étoiles naissent et meurent à chaque instant où l'homme apprend la guerre à ses enfants."
Jacques Higelin















" Acculmule puis distribue. Sois la partie du miroir de l'univers la plus dense, la plus utile, la moins apparente."
René Char